« NOUS L’AURONS PAR LA RUE ! »
– Rennes, dimanche 24 avril –
Retour sur les évènements et la tactique de cette soirée :
Hier soir, dans le centre-ville de Rennes dès 20 h et à l’appel de l’Assemblée Générale Antifasciste de Rennes, entre 800 et 1000 personnes se sont mobilisées contre un nouveau mandat du monarque-président.

AMBIANCE BLEUE MACRON…
Comme la semaine dernière, les manifestants-es ont bravé l’interdiction décrétée par la préfecture. Le dispositif policier conséquent (2 compagnies GM/CRS + compagnie locale et BAC) quadrillait la place St-Anne, multipliant les fouilles et les vérifications d’identité. Malgré cela, plusieurs centaines de camarades ont tenu tête aux flics sur la place et sont restés solidaires face aux provocations policières. Quelques centaines de mètres plus bas, un feu est allumé comme signe de ralliement, les premières barricades sont dressées et la foule arrive enfin. Elle est aussi nombreuse – voir plus – que les semaines précédentes, de plus en plus de personnes masquées et équipées.

AMBIANCE GUERRE SOCIALE
Le cortège s’élance autour de l’hyper centre-ville pour trouver un chemin d’accès. Tout ce qui traîne est réquisitionné pour servir de barricades : on arrache les panneaux électoraux, on taxe les poubelles, on s’empare du mobilier urbain pour empêcher les véhicules de police de charger et de briser l’unité du cortège. Et on fout le feu. Tout le long de la route les tags fleurissent.

La scène est anecdotique mais donne une idée de jusqu’où un bourgeois est prêt à aller pour proteger ses biens.
En parallèle, une autre rumeur court brièvement dans le cortège, la présence supposée d’une poignée de militants fascistes (royalistes, zemmouristes-lepenistes…) qui roderaient dans les alentours. Auxiliaires de police, ces derniers ont encore tentés ces derniers mois dans plusieurs villes des attaques contre le mouvement social. A Rennes, ils se planquent derrière les flics, on ne les aura finalement pas vu ce soir non plus.


LA SOLIDARITÉ À TOUTES ÉPREUVES
Le même scénario se reproduit a plusieurs reprises sur différents lieux : mouvement du cortège, barrage de flics, barricades, lacrymogènes, lancés de projectiles et barricades enflammées, charges policières… Le temps que les flics libèrent la route le cortège est lui déjà sur une autre tentative de percée.
Après plus de deux heures de jeu « du chat et de la souris » et d’affrontements, le cortège est toujours uni et déterminé.
Il suffira d’un moment d’inattention et de relâchement (après une longue errance dans les prairies St-Martin) sur le boulevard Armorique pour que l’encerclement tant attendue par les forces de l’ordre puisse se concrétiser. Le cortège est pris par surprise et se retrouve nassé par plusieurs centaines de flics. Certains manifestants-es tentent d’improviser une voie de sortie sans succès.

Les flics comprennent qu’ils ne pourront pas – pas plus maintenant – facilement diviser ce cortège, même acculés les manifestants-es restent solidaires.
On se parle, on rigole et on chante.
Quand les flics proposent une sortie par grappes d’individus le cortège tourne le dos et reste uni.
La lassitude gagne finalement le camp adverse, malgré les menaces et le temps qui passe (plus d’une heure de nasse), la hiérarchie policière decide de céder et de mettre fin au dispositif.

C’EST LE TROISIÈME TOUR SOCIAL, ET CA NE FAIT QUE COMMENCER !
